mercredi 7 décembre 2016

Chroniques d'un prof d'université (2)

7 décembre 2016. Ce matin, retrouvailles avec les étudiants. Session 2. Chronique.


Bonjour, Nǐ hǎo

Un entraîneur prend soin de varier les exercices et la forme des entraînements. Pour le premier cours, je leur avais demandé de virer les tables et de venir s'asseoir à l'avant de la classe en disposant les chaises en U. Ce matin, je leur ai demandé de se réunir en deux sous-groupes de six personnes.

Premier constat : cinq garçons et une fille dans l'un, l'inverse dans l'autre.
Deuxième constat : cinq Européens et une Malgache dans l'un, cinq Chinoises et un Camerounais dans l'autre.
Du coup, je leur demande si rien ne les perturbe ? Là, je les sens moins fiers. Du coup, j'insiste en leur demandant s'ils veulent vraiment construire un mur pour être vraiment sûrs de ne pas se mélanger entre eux ? Alors deux gars se lèvent et échangent leurs places avec deux filles.

Le cours peut commencer.

Premier exercice : imaginez une soirée chez l'un d'entre eux.
Comme par hasard, leurs idées fusent entre Wurscht et Sushis q;-)
Après cinq minutes, je les interromps et je leur demande : Quelle est la question que je vous ai posée ? Leurs réponses montrent des écarts de compréhension entre eux.
Du coup, je leur demande individuellement d'écrire une reformulation de la question par un lipogramme en N.
Là, leurs réponses leur permettent de dessiner un début d'objectif qu'ils approuvent par consentement.
Je leur explique que le plus important est la question. Souvent une personne vous demande quelque chose et vous vous exécutez. Même en vous rendant compte qu'il vous manque finalement des infos et que vous avez certains doutes sur votre compréhension de la demande. Savoir poser les bonnes questions et comparer les compréhensions individuelles aide à définir un objectif commun, partagé entre tous. Un objectif vague se traduira par une vague action. Un objectif précis libérera les énergies des contributeurs.

J'ai ensuite commencé mon cours sur les fondamentaux du marketing.

Trois préambule : comprendre les besoins (Maslow), comprendre les différences générationnelles, comprendre la sérendipité.

Puis la partie diagnostic et notamment la segmentation du marché.

J’aborde ensuite la question des enjeux et des objectifs, deux notions souvent confondues et pourtant essentielles à différencier.

Puis exercice de groupe pour les forcer à être cohérent et à raisonner dans le bon ordre : enjeu, objectif marketing, objectif communication. Pour cela, je les fais bosser dans leurs deux sous-groupe et de venir présenter leurs travaux devant les autres. J’insiste en leur disant d’essayer d’être convaincants car, dans six mois, ils seront sur le marché de l’emploi et devront affirmer leur personnalité.

Puis mon PC s’éteint, faute de batterie. Pas grave, je leur propose un exercice pour leur faire comprendre les différences de fonctionnement entre chacun de nous. Je leur demande de réfléchir sur deux cas.
1/ Vous partez le 20 janvier en vacances durant trois semaines au soleil, un lieu où vous étiez déjà l’an dernier. Expliquez-moi quand et comment vous préparerez vos bagages.
2/ Vous devez faire vos courses samedi. Comment les ferez-vous et préparez-vous ce moment ?
Les premiers expliquent ensuite leurs méthodes et je leur demande de se regrouper par typologie de fonctionnement. Résultat des courses : des fonctionnements bien différents. Je leur demande simplement de se rendre compte que lorsqu’ils essaieront de convaincre quelqu’un, il y a très peu de chance que leur interlocuteur fonctionne comme eux. ET que ce sera à eux de trouver les codes pour se faire comprendre. Humilité devant les faits. Ce n’est jamais l’autre qui ne comprend pas, c’est toujours à vous de trouver la bonne méthode adaptée à votre interlocuteur.

Suite semaine pro.

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